Louis Gallois, le patron d’EADS (Airbus) l'annonçait hier à la presse... « Je crois malheureusement qu'il ne faut plus employer le conditionnel : il ne faut pas dire il faudrait, il faut dire il faudra, parce que nous n'avons pas le choix »
Il y a évidemment beaucoup d’autres industries qui délocalisent, ce n’est pas récent, et on en parle depuis pas mal de temps en évoquant la globalisation, la mondialisation.
Plusieurs motivations ou principes de réalité amènent les entrepreneurs et les conseils d’administration à délocaliser au départ de la France.
J’en liste 4 :
- Rechercher la performance de l’entreprise en s’installant dans les « pays à bas coût », là ou la main d’œuvre est moins chère, pour diminuer les coûts de production.
- Rechercher les plaques géographiques où la pression fiscale est inférieure, pour les entreprises qui dégagent des bénéfices. On se souvient qu’un certain pétrolier français à plusieurs fois menacé le gouvernement de déménager son siège de holding si la pression fiscale s’accentuait encore.
- S’installer directement dans les zones géographiques en croissance pour prendre des marchés. On le constate, c’est un facteur d’amélioration de la pénétration des marchés émergents quand on promet qu’on va s’installer, amener des capitaux, créer des emplois et de la valeur localement. Voir ce qui se passe en Chine.
- Chercher les bonus des effets de change, ou plutôt fuir les malus des effets de change. Clairement le monde compte aujourd’hui plusieurs zones monétaires inégales, c’est juste une question d’arithmétique : si vous fabriquez dans la zone dollars le produit à la sortie coûte moins chers dans un marché mondial que si vous l’aviez fabriqué en zone Euro. Sur ce point Anne Lauvergeon, elle, a trouvé la solution. Lors de son dernier contrat avec la Chine, elle a exigé de facturer les deux réacteurs EPR en euros et non pas en dollars.
Les industries manufacturières, les SSII, les services low level, et maintenant l'industrie haut de gamme telle que l’aérospatial (EADS et Dassault Aviation) sont donc face à ces décisions stratégiques.
L'euro fort fera notre faiblesse ? 1,47 : euro/dollars aujourd’hui
Comme dans l'économie tout est lié, chacun étant client et fournisseur de quelqu'un (ou presque), la réaction en chaîne est en marche
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