Chacune de mes photos est cliquable (pour votre plaisir)
merci à BNP Paribas pour l'invitation !
Le prochain match, sur le court Philippe Chatrier, est annoncé. Les photos, sans doute fournies par le staff de chaque joueur pour illustrer les panneaux d’affichage, donne de manière prémonitoire, le sentiment que je pourrai dans quelques sets, capter sur le visage de ces deux sportifs qui sont là pour en découdre.
Il fait chaud. Le vent du Sud soulève régulièrement la poussière ocre de la terre battue. Le soleil est face à une des lignes de fond de court. Les joueurs sont donc, chacun leurs tours, éblouies par la lumière au moment de leurs services. La balle lancée verticalement passe irrémédiablement devant le soleil de mai, et fait perdre à celui qui engage le jeu, son avantage, un service sur deux.
Nos deux compétiteurs ont des morphologies très différentes. Alors impossible de ne pas se souvenir que cette discipline ne comporte pas de catégorie physique, contrairement aux sports de combat ! Nous allons pourtant assister à un véritable duel dont l’issue conduira définitivement l’un des deux joueurs au vestiaire.
Tsonga a l’avantage. En fait, il a plusieurs avantages :
- Il a l’avantage théorique, celui qui est lisible sur le papier. Il est numéro 9 mondial, cela impressionne forcément son adversaire qui n’avait jamais jusqu’alors réussi à parvenir jusqu’à ce troisième tour de RG qu’ils disputent cet après midi.
- Il domine physiquement, et lors du traditionnel pile ou face qui se joue en début de match au filet en compagnie de l’arbitre, ils peuvent se jauger, se toiser, en sachant que cette période d’observation a surement déjà commencé dans les vestiaires avant l’entrée sur le court.
- Mais surtout : il est en France, devant son public. Il éveille dans les gradins le désir victoire. A chaque point marqué, la foule crie et applaudit, pleine d’une joie et d’une fierté nationale. Peut être, parce qu’il manque tant de victoires à nos concitoyens dans cette période de turbulence économique.
Dans un match, opposant deux adversaires de bon niveau, l’observateur est aussi frappé par l’importance du « moral », de la forme psychologique. Cette combinaison d’atouts, associée à une bonne préparation physique, a permis à JWT d’utiliser tout son potentiel, sans retenue, sans inhibition. C’est la base du coaching, qui s’appuie sur les points forts, et permet de dépasser les objectifs et de performer.
Et si l’engagement dans le match lui a permis assez vite de faire montre de sa supériorité, il n’en reste pas moins vrai que cela s’est accentué de minutes en minutes, porté par l’enthousiasme et le bonheur du public gagné à sa cause. Les services de JWT dépassent régulièrement les 220 km/h.
Il me semble même qu’un ace avait atteint les 225 km/h ! Une Porsche lancée à pleine vitesse !
Il ne calcule plus : il donne tout !
Puis c’est l’élévation : plus question de perdre du temps à ancrer ses appuies ou à baisser son centre de gravité.
La dynamique, la sustentation, l’énergie cinétique, deviennent des constantes de l’équation à 2 inconnues qu’est en train de résoudre notre Jo national. Il prend tour à tour les allures d’un Michael Jordan,
ou d’un Mohamed Ali,
en s’imposant même parfois quelques figures imposées de la danse classique
devant un public qui ne regrette pas sa condition de privilégié.
Son adversaire joue sa partie. Il ne brille pas mais vit sans doute une rencontre qui le marquera. Il fait peu de fautes directes, et renvoie beaucoup de balles de l’autre côté du filet.
Mais vu des gradins son seul apport à ce match me semble être de mettre en valeur Jo Wilfried en lui permettant d’explorer et d’exposer son plus beau tennis.
Jo-Wilfried Tsonga sort donc son adversaire du jour avec cette élégance implacable de la domination physique et mentale dans le respect de l’autre.
Puis il en profite quelques instants pour se reconstituer énergétiquement en absorbant tel un accumulateur la puissance de ce public qui s’est levé et l’acclame !
Après l’élévation corporelle, celle du classement dans le tableau de cette compétition, les endorphines arrivent au cerveau et lui permettent sans doute de toucher au bonheur absolu, plein et complet, durant quelques mètres de terre battue dont il ressort vainqueur.
Sympas, tes photos à l'EOS 450D !
Rédigé par : FVZ | 02 juin 2009 à 13:04