C'est le deuxième aller-retour Paris Montréal que je fais sur Air Transat cette année et je me sens obligé d'écrire un billet quelques heures à peine après mon dernier vol. C'est un billet de compliments, d'éloges, de sentiment d'avoir été une fois encore le témoin et le bénéficiaire d'une culture d'entreprise de très haut niveau (je ne suis pas là pour faire le Français qui chiale comme ils disent chez les cousins).
Et pourtant, Air Transat, ce n'est pas la compagnie top niveau avec les cabines derniers cris, les salons privés pour les classes affaires, ou le meilleur confort à bord. Moi qui suis un frequent flyer business de Air France je peux vous dire qu'il n'y a pas photo.
Alors quoi ? Me direz vous.
Tout est histoire de personnel, d'équipe. Les PNC, comme on dit en France.
Cette entreprise accompagne ses clients avec du personnel très professionnel (je reviendrai la dessus en parlant d'un pilote hors norme) doté d'un sens de l'humour et de la petite attention devenus rares.
Le sourire n'est pas forcé, la taquinerie envers les passagers est de mise, les petites blagues entre collègues font systématiquement sourire les clients assis au fond de leur siège. Un job sérieux, fait avec talent, en se faisant plaisir, en français comme en anglais.
Jouer au boulot, faites vous plaisir, sans négliger la qualité de la mission. C'est sans doute quelque part le message qui doit être passé, ou simplement la culture de cette entreprise transmise à son personnel navigant.
Pourtant le secteur est sinistré, et il semble qu'on demande à ces équipes bien plus que sur Air France ou Air Canada, sans que cela ne semble entacher le moral. Par exemple ils tentent de vendre les sièges clubs (leur business classe) restés libres lors de l'embarquement en faisant l'article, mais aussi les repas en classe économique, ou encore ils ramassent les journaux en fin de parcourt ainsi que les poubelles des voyageurs, ... C'est pas grave, ils aiment leur métier et la façon dont ils l'opèrent et cela se voit.
Je me suis posé la question, dès ma première expérience Air Transat, si je n'enjolivais pas un peu les choses, simplement parce que j'étais sous le charme des Québécois. J'ai bien constaté aujourd'hui que non, d'autres passagers, eux mêmes Canadiens (francophones et anglophones) vivaient clairement la même expérience.
Ce fut flagrant quand le chef de cabine à salué les passagers qui venaient de monter ) bord en son nom et celui du commandant. Un très grand nombre de passagers connaissaient le nom du commandant et se sont mis à parler au sujet de ce véritable héros national volant. Robert Piché ! C'est drôle je l'avais croisé dans l'aérogare avant l'embarquement et jugé un peu vite. Ce type est une star de l'aviation et sans doute également une fierté de la compagnie. D'ailleurs quand je lis les papiers sur Internet je me rends compte comme les gens à bord avaient grossi le trait.
Un Vol Toronto Lisbonne en 2001 avait failli mal tourner (panne de carburant au dessus du grand Nord, le poussant à planner 18 minutes avant d'atterrir sur une île). Son talent, sa concentration et son expérience avait permis de sauver les 300 personnes à bord de son AirBus. Lire ici une de ses interviews, il est maintenant aussi conférencier et bientôt incarné dans un film ou une série tv
Quand on vole entre la France et le Canada on a vraiment le choix entre plusieurs compagnies. Une des moins chères est maintenant une des plus chères à mes yeux, tant elle sort vraiment du lot.